mercredi, juillet 04, 2007

Web 2.0 : hécatombe de CEOs ?

Dans le petit monde du Web 2.0, toujours bien près de l'ébullition - au sens « Internet » de la bulle - la nouvelle a circulé rapidement : Pierre Chappaz, par ailleurs fondateur de Wikio, annonce sa sortie des « pages de démarrage » Netvibes. Invoquant un désaccord (ancien) sur la vision de l'évolution des « univers Netvibes », Pierre Chappaz démissionne de son poste de co-CEO pour se concentrer sur son projet Wikio. On n'en sait guère plus sur le sujet de la confrontation des visionnaires mais la source des désaccords ainsi exposés fait l'objet d'innombrables supputations dans la blogosphère, à lire dans les agrégateurs majeurs comme... Wikio.

Il est vrai que les mouvements sont devenus perceptibles sur ce marché des « pages de démarrage » personnalisées. Outre le rival historique de Netvibes, Pageflakes, qui vient de recruter un nouveau CEO, Dan Cohen, issu de Google et de Yahoo!, les startups hyperactives comme Yourminis et Protopage, les géants du Web ont entamé des manoeuvres d'étouffement. La Google Home Page - qui semble-t-il a encore quelques marges de progrès au plan de l'intégration aux autres applications hébergées par Google -, les services Live de Microsoft, MyYahoo, dont Dan Cohen précisément était directeur, de Yahoo! et MyAOL de AOL marchent allègrement sur les brisées de ces pionniers.

L'accès individuel et personnalisé à l'information est considéré comme une manne attendant d'être monnayée. Et c'est à ce moment que dans la presse, on ne peut plus traditionnelle cette fois, on apprend le départ du Monde de Jean-Marie Colombani. Dans un long éditorial paru hier, Jean-Marie Colombani se plaît à rappeler comment, sous sa direction, Le Monde a su répondre au défi du Net : « il profite [Le Monde] désormais de l'éclatant succès de nos investissements sur le Net, à travers Le Monde interactif ».

Dans la blogosphère, le point d'ébullition aussi est proche. Technorati, la vedette des moteurs de recherche et de classement des blogs annonce le départ de ses trois poids lourds de management : Dave Sifry, le CEO visionnaire qui a fondé la société, Tantek Celik, son CTO génial également co-inventeur des « microformats » dont l'usage se répand actuellement pour instiller un peu de sens dans les pages HTML, et Liz Dunn, Product Manager. Dans la rumeur persistante de bruits de bottes des financiers de Technorati (Mobius Venture Capital, le fonds géré par Heidi Roizen dont les vétérans fanas Macintosh se rappelleront comme fondatrice et dirigeante de T/Maker en 1986, et Draper Fisher Juvertson le fonds de la superstar Tim Draper dont on ne présente plus les excentricités), Technorati perd ainsi la plus grande partie de son management.

Un vent mauvais serait-il en train de se lever ? Même Bill Gates aurait perdu son rang d'homme le plus riche du monde, surclassé par un industriel mexicain du nom de Carlos Slim. Décidément la haute technologie n'est plus ce qu'elle était...

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