jeudi, avril 26, 2007

Le mystère de l'Algorithme

Le mystérieux message m'est d'abord apparu sur un panneau publicitaire surplombant la Highway 101, alors que le taxi m'amenait de l'aéroport de San Francisco à Union Square. En grandes lettres blanches sur fond bleu, sans autre indication, on peut encore y lire : « THE ALGORITHM KILLED JEEVES ».

Pour le vieux lecteur d'Agatha Christie, ce type d'annonce met inévitablement en branle les fameuses cellules grises du Poirot qui sommeille en nous et, malgré les neuf heures de décalage horaire et le fastidieux vol transatlantique, la nécessité d'enquêter sur ce « teaser » des plus curieux s'impose immédiatement. Premier réflexe : une facétie de Google. Jeeves est bien sûr l'impayable majordome inventé par P.G. Woodehouse, dont le flegme britannique et l'humour tout en euphémisme ont fait le succès de la série des romans publiés dans les années 1930. L'imperturbable butler avait été choisi comme emblème par le moteur de recherches askjeeves.com, fondé en 1996 et passé public au NASDAQ en 1999. Pouvait-il donc s'agir d'une publicité de son rival historique Google moquant le caractère supposé suranné de ses algorithmes de recherche ?

Car Google manifeste ces derniers temps un appétit féroce pour tous les types de publicité. La presse et la blogosphère ne bruissaient la semaine dernière que des commentaires sur l'acquisition de DoubleClick (pour 3,1 milliards de dollars) et sur l'accord de distribution avec le groupe de communications Clear Channel pour vendre des annonces publicitaires sur ses 675 stations de radio aux Etats-Unis. Google avait acheté la société DMarc Broadcasting, spécialiste du secteur, l'année dernière (102 millions de dollars) ; elle avait également expérimenté avec la publicité dans la presse papier en achetant des pages de publicité dans des quotidiens américains pour les revendre à ses annonceurs. On était donc en droit d'attendre quelques perfidies dirigées contre ses concurrents directs, et contre askjeeves.com rebaptisé ask.com au moment de son rachat par Interactive Media en 2005 (2,3 milliards de dollars en juillet 2005).

Mais mon enquête se compliquait rapidement. Trois jours plus tard, au volant cette fois de ma voiture de location, pour rencontrer les fondateurs français de la startup Kinemo - un service d'animation et de mise en scène des messages texte pour les téléphones mobiles - un autre panneau de même format, mêmes police de caractère et couleurs, au bord de la 101, du côté de Palo Alto, annonçait : « THE ALGORITHM IS FROM JERSEY ». Voilà qui était moins clair.

Une recherche (sur Google !) révélait qu'à New York avait également surgi un message crypté sur un panneau publicitaire : « THE ALGORITHM IS BANNED IN CHINA », ce qui venait ajouter à ma confusion. Le lendemain on lisait sur un panneau publicitaire ornant un mur de Manhattan : « THE ALGORITHM CONSTANTLY FIND JESUS », ce qui achevait de me perdre en conjectures. Quels indices chercher dans l'allitération « Jeeves, Jersey, Jesus » ? Pourquoi une interdiction en Chine ? Une communauté évangélique du New Jersey serait-elle responsable de l'assassinat d'un majordome en Chine ? Bref, mon enquête était au point mort.

L'hypothèse la plus communément admise aujourd'hui, et reprise dans une grande variété de blogs, serait celle d'une campagne diabolique menée par ask.com elle-même pour annoncer son nouveau moteur de recherche. Jusqu'à maintenant, le moteur de recherche utilisait comme algorithme de pertinence celui de la société Teoma, rachetée en 2001, modifié au fur et à mesure des besoins. Premier indice : Teoma, fondée par des chercheurs de l'Université Rutgers, était basée dans le New Jersey où ask.com maintient à ce jour un laboratoire de recherches. Il semblerait donc qu'un nouvel algorithme soit en chantier, sous le nom de code Edison, d’après les annonces de la société ask.com. Edison est un projet qui couplerait la technologie de Teoma à celle de DirectHit, une autre technologie basée, quant à elle, sur l'analyse des clics des utilisateurs dans les pages de résultats, rachetée là aussi par ask.com en 2000 et qui avait été popularisée par le moteur de recherche HotBot, dont on parlait beaucoup à l'époque, en 1999... Edison, « THE ALGORITHM », développé dans le New Jersey, mettrait ainsi fin au moteur traditionnel hérité de (Ask)Jeeves. Alors pourquoi l'interdiction en Chine - une référence à l'épisode peu reluisant de Google cédant aux injonctions du gouvernement chinois ou bien à la campagne de « purification de l'Internet » lancée en Chine lundi dernier par le président Hu JinTao ? Et surtout pourquoi la découverte « constante » de Jesus ?

Le mystère de l’algorithme reste entier.

dimanche, avril 22, 2007

Le Web 2.0 dans toute sa splendeur à San Francisco

Pour paraphraser Mark Twain, les annonces claironnant la fin du Web 2.0 me semblent très exagérées. Il y avait longtemps, en effet, que l'on n'avait vu une telle foule - plus de onze mille inscrits à la conférence - littéralement envahir le building flambant neuf du Moscone West, au coeur de San Francisco, South of Market, dans la fraîcheur matinale pour écouter les invités de Tim O'Reilly et, surtout, parcourir les allées interminables de la première édition de l'exposition Web 2.0.

Ces derniers temps, accoler le numéro de version 2.0 au Web fait immanquablement penser qu'une Bulle de première magnitude est en préparation. Certains signes ne sauraient tromper l'observateur attentif, doté d'une mémoire dont le terme remonte antérieurement à 1999. Première indication : une foule bigarrée, alternant catogans et tee-shirts défraîchis avec costume-cravate, Grande Costa Rica Tarazu fumant dans le gobelet Starbucks à la main. Seconde indication : un agenda serré de fêtes et de « parties » improvisées soir après soir dans les galeries d'art voisines du Moscone. Comble du chic : ne venir à San Francisco que pour offir aux visiteurs de l'exposition une fête techno toute la nuit, sans participer ni à la conférence, ni à l'exposition elle-même : stratégie de Google à Davos, reprise avec succès par Netvibes ici. Troisième indication : l'insistance des organisateurs à orchestrer une « un-conference » en encourageant les visiteurs à prendre la parole sur leurs sujets d'intérêt dans un élan (spontané ?) d'inspiration. Autres indications en vrac : une liste de tags à utiliser pour la publication des photos sur Flickr et des vidéos sur YouTube, des malheureux entrepreneurs à qui l'on fait l'aumône de 6 minutes sur scène pour lancer leur startup, des lancements de salves de tee-shirts dans le hall d'exposition, des bornes WiFi à tous les étages, bref tout le dispositif théâtral indispensable à l'autocélébration de la révolution proclamée du média social !

Alors que sur scène, Eric Schmidt, pull col en V bleu ciel et cravate rose du meilleur effet, défendait l'acquisition de DoubleClick par Google dont le montant (plus de 3 milliards de dollars) défraye la chronique et provoque l'ire des deux autres prétendants au « deal », ATT et Microsoft, qui, du coup, crient au monopole - venant d'eux c'est cocasse - l'impression qui se dégageait du hall d'exposition était bien plus studieuse et pragmatique. Une foule compacte parcourait les stands où voisinaient géants de l'Internet comme Adobe et toutes jeunes startups venues du monde entier. Une idée forte se dégageait progressivement des conversations et des démonstrations menées sur les stands serrés des exposants : les technologies et l'architecture mises en oeuvre pour assurer le succès des grands sites dits sociaux du Web 2.0 devraient également se révéler particulièrement utiles pour redonner lustre aux applications d'entreprise en remettant au centre celui que l'on avait eu tendance à oublier ces derniers temps : l'utilisateur. Le « mashup » pourrait être un excellent outil pour l'informatique d'entreprise, déchargeant partiellement le département informatique du travail de présentation des données suivant les préférences et les privilèges des différentes populations d'utilisateurs de ses services, et mettant ces mêmes utilisateurs dans la position de chef d'orchestre de la personnalisation de leur propre accès aux données nécessaires à leur tâches métier.

Le contingent français était malheureusement bien réduit dans le gigantesque hall d'exposition. Pendant que Tariq Krim jouait les vedettes cinégéniques, on ne comptait guère que sur les vaillants Yoono et DreamFace Interactive pour présenter technologies et services imaginés en France pour le Web 2.0... Souhaitons que joue l'effet d'entraînement.

Et pendant ce temps là, le très sérieux MIT proclamait l'avènement de l'âge « Human 2.0 », une initiative du MIT Media Lab pour créer un être humain amélioré ! Tout sur « h2.0 » à découvrir dans un symposium prévu le mois prochain sur les thèmes : nouveaux esprits, nouveaux corps et nouvelles identités. (Déjà onze mille robots inscrits, peut-être...)

dimanche, avril 08, 2007

Tapis Rouge pour le financement de l'innovation

Tapis rouge pour l'investissement dans les startups innovantes jeudi dernier à Paris ! Tout à fait dans l'esprit du lieu, situé en face de la mairie du Xe arrondissement de Paris, l'espace « Tapis Rouge » renvoie historiquement au premier « grand magasin de nouveautés » établi dans la capitale en 1784... Et des nouveautés il y en avait en devanture à ces journées Capital IT de rencontres entre investisseurs et entreprises innovantes : biotechnologie, informatique, développement durables, énergie, télécommunications, santé... de nombreuses équipes se sont succédées sur l'estrade prouvant s'il en était besoin la vitalité des projets de startups en France.

Mais le tableau de l'écosystème français de l'innovation et, en particulier, de la niche écologique « jeunes entreprises innovantes » est pour le moins contrasté. Premier constat : peu de gens finalement dans la salle pour écouter ces présentations et celles d'invités prestigieux comme Bernard Charlès, le dirigeant de Dassault Systèmes. Deux pistes possibles d'explication : le désintérêt marqué en France des investisseurs, institutionnels en particulier, pour le capital risque entendu dans le sens de la prise de risque au côté des entreprises à capitaux privés et en démarrage, d'une part ; le curieux dispositif d'inscription à cet événement, et à d'autres d'ailleurs du même genre, où il est demandé de se classer dans une des catégories « entrepreneur », « business angel », « investisseur » - cette dernière se déclinant également sous les rubriques seed investor, incubateur, capital risque, capital développement etc. - d'autre part.

Au Tapis Rouge, on se félicitait abondamment et l'on s'autocongratulait dans les couloirs : en effet les investissements des fonds de capital-risque dans les sociétés françaises du secteur Internet, télécoms et logiciels ont augmenté de 27,7 % sur un an au premier trimestre 2007. Selon l'indicateur du Journal du Net, le montant des opérations s'établit sur les trois premiers mois de l'année 2007 à 104,62 millions d'euros, contre 81,9 millions il y a un an. Un chiffre également bien supérieur à la somme des opérations réalisées sur le dernier trimestre 2006. Et dire que malgré cela, une étude du cabinet d'avocats international Simmons et Simmons et de la Société Générale Corporate Investment Banking, montrait que la France ne se plaçait au cinquième rang des pays où une croissance de l'activité était attendue dans le secteur du private equity en 2007 (après la Chine, l'Allemagne, l'Europe Centrale et l'Europe de l'Est) et hors Etats-Unis - 5,8 milliards de dollars investis au dernier trimestre 2006, pour remettre en perspective.

Quant au travers de la classification forcenée et de ses diverses manifestations pathologiques : établissement de listes noires, blanches, protégées ; fragmentation en pôles, de compétitivité, de compétitivité mondiaux, de compétitivité à vocation mondiale ; étiquetage fébrile des bureaucrates, label FCPI ANVAR, JEI, micro-entreprise, gazelle, il est devenu caractéristique de la politique publique d'encouragement à l'innovation depuis maintenant dix ans. À chaque nouveau ministre, nouveaux labels, nouvelles initiatives et nouvelle redistribution des (mêmes) cartes. L'Etat, dans une démarche d'inspiration napoléonienne sans doute, centralise, classe, qualifie, catégorise et établit la hiérarchisation du dendogramme du système français de l'innovation.

Dernière illustration en date : « en France, on manque de gazelles parce qu'on est à court d'investisseurs providentiels » nous a-t-on expliqué début 2006, au plus haut niveau : Ministère des finances et Présidence de la République. Traduction : si la mortalité des très jeunes entreprises est très élevée en France, c'est sûrement parce qu'elles n'intéressent personne chez les investisseurs en capital, dont c'est pourtant le métier, et que les individus fortunés qui pourraient éventuellement s'y substituer, comme c'est le cas aux États-Unis, ont depuis longtemps déserté à Gstaad ou ailleurs, traîtres et déserteurs, une fiscalité qu'ils jugent punitive. Qu'à cela ne tienne ! La puissance publique décrète une nouvelle dotation de deux milliards d'euros à nos grandes agences publiques, à l'OSEO et à la Caisse des Dépôts pour se substituer à cette inadmissible défaillance bien soudainement constatée. Comme naguère à propos de l'AII, il est permis de se demander si le dirigisme est vraiment une bonne inspiration pour préserver la richesse des circuits de rencontres et de financement de l'innovation.

C'était d'ailleurs tout le sens de l'intervention de Bernard Charlès, le sémillant dirigeant de Dassault Systèmes, l'un des très rares poids lourds mondiaux du logiciel d'origine française - avec l'autre Bernard, Liautaud de Business Object. Son enthousiasme pour les nouvelles technologies, surtout pour celles de conception virtuelle de produits dont Dassault Systèmes est le champion, qu'il illustrait brillamment avec la reconstitution complète du chantier virtuel de la construction de la pyramide de Khéops réalisée par ses équipes pour valider les hypothèses de l'archéologue Jean-Pierre Houdin sur le processus d'édification des grandes pyramides d'Egypte, faisait plaisir à voir et offrait un contrepoint à l'apathie de l'audience. (Précipitez-vous sur le site 3ds.com pour découvrir cette saisissante visualisation, réalisée avec la technologie Virtools, une startup française acquise par le géant il y a plus d'un an.) Tout produit, nous dit-il, peut maintenant être entièrement conçu virtuellement, en collaboration avec des équipes réparties aux quatre coins du monde, testé, validé, exploré sous toutes ses formes avant de passer directement à la fabrication. Mieux que « Second Life », Bernard Charlès a l'ambition d'outiller la « First Life » ! Et les talents pour le faire, comme Virtools, existent en France et en Europe nous assure-t-il ; il s'agit simplement de préserver les conditions de l'épanouissement de ces talents. C'est pourquoi Bernard Charlès plaide en faveur d'un Small Business Act en France (une mesure mise en place depuis 1953 aux États-Unis imposant, entre autres, aux appels d'offres gouvernementaux de prendre systématiquement en compte les PME). C'est aussi la raison pour laquelle Dassault Systèmes a mis en place un programme d'assistance aux jeunes entreprises, visant à partager avec elles les savoir-faire et les bonnes pratiques acquises par le « grand frère » dans sa stratégie de développement.

Une « to do list » plus pressante que le discours lénifiant qui suivit de Julie Meyer, starlette de la Bulle Internet avec l'organisation des First Tuesday, qui voit en Europe les « prochains Google », suite naturelle, selon elle, des succès typiquement européens comme Skype. Un bon signe ? Il y aurait même, d'après Julie Meyer, moue mutine, des serial entrepreneurs américains - rendez-vous compte ! - qui viendraient en Europe créer leur nouvelle startup ! Entre South Kensington et Notting Hill, sans doute...

Restait ensuite à nos entrepreneurs, sélectionnés comme les grands crûs, à plancher hésitants devant l'audience perplexe : de quoi se réconcilier avec les jeunes entreprises innovantes, enfin !

dimanche, avril 01, 2007

Google Genomics

Google a prudemment attendu la veille de la réouverture des marchés pour annoncer deux nouvelles qui bouleversent les marchés : le rapprochement avec Affymetrix (NASDAQ:AFFX, plus de 2 milliards de dollars de capitalisation boursière) le spécialiste mondial des équipements médicaux de pointe et le contrat de numérisation, confié par le NIH (National Institutes of Health), des bases de données génomiques du National Center for Biotechnology Information, dans le cadre de son nouveau programme Google Genomics.

Affymetrix, basé à Santa Clara, a établi son succès sur la mise au point et la commercialisation des « DNA chips », de véritables ordinateurs spécialisés dans l'analyse, la gestion et le stockage des informations génétiques. Affymetrix, récemment sorti victorieux d'un procès engagé contre son concurrent Illumina sur ses logiciels d'analyse de variations génétiques, venait de nommer Robert Wayman, un ancien CFO de Hewlett-Packard, au poste de CFO de la société. Dans le communiqué de presse, plutôt lapidaire, Danio Rerio et Sus Scrofa, Executive Vice Presidents du tout nouveau programme Google Genomics, jettent néanmoins quelques lumières sur ce rapprochement des deux leaders industriels. L'acquisition des technologies de capture et d'analyse des données génétiques d'Affymetrix y est présentée comme essentielle à la stratégie « génomique » du moteur de recherches.

Le grand programme de numérisation des bases de données génomiques et protéomiques, second volet de l'annonce de Google Genomics, est évidemment à mettre dans le prolongement de cette opération de marché. D'après Rerio et Scrofa, l'accord signé avec le NCBI est le premier d'une série de partenariats qui seront mis en place entre Google et les grands laboratoires de recherche publics et privés aux USA (National Human Genome Research Institute, TIGR, etc.), puis dans le reste du monde (NIG, NIAR au Japon, Wellcome Trust Sanger Institute et Institute of Stem Cell Research au Royaume-uni, NFGN en Allemagne...). Ce qui ne va évidemment pas sans provoquer de vives réactions. Le cri d'alarme poussé par le Centre d'étude du polymorphisme humain à paraître à la tribune d'un grand quotidien du soir, « Quand Google défie l'Europe », appelle au sursaut patriotique pour la protection du patrimoine génétique national. Le Génopole d'Evry menace déjà d'une grève massive et les rumeurs les plus folles, faisant état d'un collectif de chercheurs barricadés dans un laboratoire haute sécurité de type P4 menaçant de libérer sur Internet des filovirus et FVH (Nipah, Lassa), circulent sur les blogs.

Si Google s'en tenait, en effet, à l'application de ses algorithmes de recherche et d'indexation aux données génétiques numérisées par ses soins, ce qui constitue le premier service annoncé aujourd'hui, Google Genomics Search, le monde de la recherche bénéficierait certainement des capacités d'hébergement et de calcul du géant de Mountain View. Mais la concomitance de l'annonce du programme Google Genomics et de l'examen par les députés américains (House of Representatives) de la résolution H.R.493, le Genetic Information Nondiscrimination Act of 2007 pour interdire toute discrimination sur la base d'information génétiques dans les contrat d'assurance et à l'embauche, ne semble pas fortuite aux observateurs. En effet, le second service, sobrement nommé « Google Me », fait écho au choix, en 2006, par Time Magazine de « You » (« Vous ! ») comme personnalité de l'année. Google Me propose gratuitement à tout possesseur d'un compte GMail, de collecter toute son information génétique grâce à une clé biométrique USB Affymetrix capable d'analyser le DNA d'une gouttelette de sang récupérée à l'application de l'index sur la clé et de la stocker sur ses serveurs de façon sécurisée.

Selon le Dr Zea Mays, la directrice de Google Me, la clé USB, qui sera distribuée gratuitement avec tout nouvel ordinateur, fonctionne sous Windows, Mac OS, et Linux. Des déclinaisons pour Windows CE, les mobiles et les lecteurs MP3 sont en cours de développement et devraient commencer à être distribuées cet été. Simultanément à l'analyse et la télétransmission de l'information à Google, la clé libère également un nano-organisme, un coccolithe muté, dans le système sanguin de l'utilisateur. Le nanorobot permet ainsi d'authentifier de façon totalement sécurisée l'utilisateur de Google Me lors de sa consultation et de l'usage des services. L'utilisateur Google Me pourra ainsi gérer ses informations génétiques en toute confidentialité. Le portail Google Me, comme GMail, est rémunéré par les bandeaux publicitaires qui apparaissent, proposant médicaments, traitements et services de santé relatifs aux risques de l'utilisateurs tels qu'ils ressortent de son analyse de DNA.

Google Me Relatives, quant à lui est un service de recherche de personnes rattachées à vous par les liens du sang. Le bouton « Relatives » sur la barre d'outils Google Me permet de comparer son information génétique à celles des utilisateurs du service et propose de vous mettre en relation par courriel avec tous les individus qui vous sont apparentés dans le monde. Google Me Toolbar automatise alors la création d'un espace d'échange et de collaboration Web 2.0, avec wiki, blog, courrier électronique et gestion de documents partagés pour cette « communauté » de porteurs de gènes. Le service est pour l'instant gratuit, a annoncé le Dr Mays, bénéficiant de subsides importants du Department of Homeland Security. « À travers ce nouveau programme, Google cherche à favoriser les réunions de familles dispersées et contribuer aux joies des retrouvailles d'individus éloignés que leur histoire personnelle ou la grande histoire avaient séparés, abolissant les barrières de l'espace et du temps », ont commenté Rerio et Scrofa.

Enfin, au quatrième trimestre 2007, Google Me devrait offrir le nouveau service « Clone » aux utilisateurs. Ce service innovant propose pour un abonnement nominal en cas de disparition de l'utilisateur d'en recréer un clone à partir des cellules souches et de l'information génétique collectée par Google. Les nombreuses opérations immobilières réalisées par Google en 2006 n'avaient pas pour but l'édification de datacenters comme le pensaient initialement les observateurs de l'industrie. Sur le blog de Manihot Esculenta ont été publiées quelques photos arrachées au secret imposé par Google sur la nature des travaux pharaoniques que le moteur de recherches à engagé (Lenoir, Caroline du nord, Les Dalles, Oregon pour les plus récents) : il s'agit bien de laboratoires de classe P4 de sécurité maximale auxquels sont livrés aujourd'hui plasmides, ADN recombinants, anticorps monoclonaux, et instruments de PCR. D'après Esculenta, Google aurait également fait un pont d'or à Adam Margolin de Columbia University, et à Alexander Hartemink et Jing Yu de Duke University célèbres pour leurs travaux sur les algorithmes d'analyse des réseaux de régulation des gènes.

Bill Gates a immédiatement réagi de Harvard, où il recevait son diplôme plus de trente quatre ans après avoir quitté l'école pour fonder Microsoft, en annonçant un nouveau programme « Information from your fingertips » (vous connaître du et jusqu'au bout des doigts), dans lequel les souris à roulette Microsoft seront désormais équipées d'analyseurs Applied Biosystems, un concurrent direct d'Affymetrix, permettant la collecte et la transmission des données génétiques de l'utilisateur sur le nouveau portail MSN You Live de l'éditeur de Redmond. Sur MSDN seront disponibles dès ce soir les premières DLL pour le développement d'applications sous « Gene Vista », nom de code « Elvis is On Live », la nouvelle bibliothèque dédiées aux applications bioinformatiques de l'éditeur de Redmond.

La concurrence des moteurs de recherche prend aujourd'hui un tour bien personnel...

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